Malgré quelques Joyaux Italiens qui réussissent à rester en
Italie, beaucoup d’entre eux sont vendus à l’étranger car les
fusions/acquisitions sont la tendance de ces dernières années dans le secteur du luxe.
Beaucoup d’entre elles proviennent des pays émergents où le
secteur du luxe connaît une fantastique ascension, comme la Chine, mais
également par les deux grands groupes français LVMH, leader mondial dans le
secteur du luxe et Kering, l’ex PPR qui détient le plus de marques
italiennes.
Les deux Géants du luxe français ne se refusent rien et
convoitent énormément le Made in Italy.
Nous verrons ici quels ont été ces achats, de quelles
entreprises il s’agit, et ce par ordre chronologique.
Les rachats par le leader mondial LVMH
1. Emilio Pucci
2. Acqua di Parma
Victime d’un succès qui s’accélère d’années en années, Karl
Lagerfeld collabore avec la Maison en 1965 en mettant la fourrure au gout du
jour en la définissant comme un vêtement de mode et non comme moyen de se
différencier socialement. Aujourd’hui, Fendi est la plus grande marque de
fourrure. Karl Lagerfeld devient le directeur artistique de Fendi, il est
l’auteur du célèbre logo de la marque sous forme de deux F renversés.
Aujourd’hui la marque Fendi est présente dans le monde entier
à travers un réseau de plus de 190 boutiques dans plus de 35 pays, ainsi
que dans des magasins multi-marques soigneusement sélectionnés.
Les rachats par le leader mondial LVMH
1. Emilio Pucci
L’histoire de la marque débute en 1947 quand un photographe,
Tony Frissel, publie une photographie des amis d’Emilio Pucci di Barsento
skiant dans une tenue révolutionnaire dessinée par Emilio Pucci lui-même. C’est
alors qu’il se met à travailler de chez lui, son Palazzo, qui est encore la
Maison Mère aujourd’hui et dès 1951 il commence à présenter ses collections qui
sont immédiatement victimes de leur succès car elles sont en parfaite
corrélation avec la mode de l’époque, soit un style à la fois sportif et
glamour.
Emilio Pucci décède en 1992 et c’est sa fille Laudomia Pucci
qui vient à la tête de la société jusqu’à l’arrivée en 2000 de LVMH.
Avec LVMH comme actionnaire majoritaire, la marque Pucci est aujourd'hui présente aux quatre coins du monde avec plus de 50 boutiques.
2. Acqua di Parma
Acqua di Parma est depuis bientôt
100 ans un acteur majeur du marché du luxe. La Maison fondée en 1916 débute
avec Colonia, un parfum icône qui porte les valeurs d’Acqua di Parma. Quelles sont
ces valeurs ? On retrouve bien évidemment toutes les caractéristiques du
luxe italien à travers la passion pour la beauté, le souci du détail avec des
produits faits main ainsi qu’une production qui reste locale avant d’être
redistribuée dans le monde entier, soit dans 36 pays en Europe, en Asie et aux
Etats-Unis.
Toujours en quête d’excellence,
Acqua di Parma crée pour les plus beaux palaces à travers le monde une gamme de
produits dédiée à l’hôtellerie de luxe.
Acqua di Parma continue au fil du
temps de mettre un point d’honneur sur le style italien avec des produits haut
de gamme.
C’est en 2001 que cet icône du luxe
se fait racheter par LVMH et qui rentre donc dans le secteur Parfums et
Cosmétiques du Géant qui a généré environ 3,7 milliards d’euros de chiffe
d’affaire en 2013, pour environ 3,6 milliards d’euro en 2012, soit une
augmentation d’environ 3%.
3. La Griffe Italienne Fendi
C’est en 1925, qu’Edoardo et Adele Fendi ouvrent un petit
magasin de sacs et un atelier de fourrure à Rome. C’est ainsi que la célèbre
griffe italienne Fendi vit le jour.
La qualité des produits et le travail artisanal sont la clef
du succès de l’entreprise, ce qui plait beaucoup à la société italienne de l'époque.

Dans les années 80 le succès des créations Fendi mènera la Maison à se diversifier dans le prêt-à-porter femmes puis hommes, chaussures, montres,
parfums, lunettes, cravates, foulards et accessoires.
Prada avait pris le contrôle de Fendi en s’alliant avec LHMV
mais le trio infernal n’a pas duré bien longtemps. Et comme un bon nombre
d’entreprises italiennes, Fendi est désormais la propriété du groupe LVMH qui a
51% des parts depuis 2001, ce qui fait donc de lui l’actionnaire majoritaire du
groupe italien. Un achat qui a couté au leader mondial du luxe 295 millions
d’euros.
L’entrée de LVMH dans le capital de Fendi a permit à la
marque de progresser et de s’étendre à travers le monde : en 1999, Fendi
possédait 4 magasins contre 83 magasins en 2001. Dans ses magasins, Fendi a réalisé moins
d'un quart de ses ventes en 1999 contre deux tiers en 2001.

La griffe Fendi est un symbole de diversification, ce qui
fait sa force. Certes elle appartient maintenant à LVMH mais elle reste marquée
dans les esprits comme un symbole du luxe à l’italienne.
Pour l'année 2013, l’activité Mode et Maroquinerie du groupe LVMH a connu une croissance de ses ventes avec un chiffre d'affaire d’environ 10 milliards d’euros dans ce secteur. Fendi a continué de se focaliser sur la fourrure et la maroquinerie. L’ouverture des deux boutiques à Paris et à Milan a marqué le dernier trimestre 2013.
Cependant, ce rachat ne s’est pas déroulé comme les autres. Le président directeur général de LVMH Bernard Arnault a voulu s’y prendre autrement en rendant ce rachat moins intrusif et plus stratégique, c’est à dire qu’il n’a pas voulu s’introduire directement au capital comme il l’a fait pour Hermès. Il s’agit ici d’un échange d’actions. C’est à dire que LVMH a placé 16,5 millions d'actions pour rémunérer les 51% du capital détenu par la famille. Pour les actions restantes, LVMH a lancé une OPA ce qui a permis au joaillier italien de devenir le 2ème plus gros actionnaire familial de LVMH.
Pour l'année 2013, l’activité Mode et Maroquinerie du groupe LVMH a connu une croissance de ses ventes avec un chiffre d'affaire d’environ 10 milliards d’euros dans ce secteur. Fendi a continué de se focaliser sur la fourrure et la maroquinerie. L’ouverture des deux boutiques à Paris et à Milan a marqué le dernier trimestre 2013.
4. Le Joyaux Bvlgari
La Maison Bvlgari, troisième joaillier mondial, fut fondée à Rome en 1884. Symbole d’une excellente réussite à l’italienne, Bvlgari a rapidement réussi à s’imposer dans le monde du luxe. On retrouve dans toutes les créations de la griffe italienne le raffinement des motifs directement inspirés de son origine italienne.
Malgré toutes ces qualités qui valorisent encore une fois l’excellence du Beau Pays dans le domaine du luxe, LVMH s’est offert Bvlgari en 2011 pour 3,7 milliards d’euros.

Un achat stratégique pour LVMH :
LVMH y a vu son propre intérêt, ce rachat lui a permis de renforcer son secteur d’activité Montres et Joaillerie qui ne représentait à l’époque que 5% de son chiffre d’affaire. Avec un joaillier d’une telle renommée mondiale LVMH n’était pas le seul à vouloir s’offrir la griffe italienne, le concurrent direct de LVMH Kering était aussi dans la course. Bernard Arnault y a également vu l’opportunité d’étendre encore plus sa position à l’international car Bvlgari était déjà très présent en Asie, marché très prometteur dans le domaine du luxe qui représentait 43% de son chiffre d’affaire en 2010 qui était de 1 milliard d’euros, et en Europe, qui représentait 38%.
Aujourd’hui, avec Bvlgari à ses cotés, les ventes pour l’année 2013 de LVMH sont de 10% dans son secteur d’activité Montres et Joaillerie, soit une augmentation par rapport à l’année 2010.
Loro Piana a su diversifier sa production au fil du temps en
créant des collections hommes mais aussi des chaussures et accessoires tout en
gardant ses valeurs et son image de qualité qui est synonyme du luxe italien à
l’état pur.
Dans un communiqué de presse de LVMH, Sergio et Pier Luigi
ont déclaré « Notre
famille est très fière que notre nom soit aujourd’hui associé au groupe LVMH.
Le groupe dirigé par Monsieur Bernard Arnault est, en effet, le plus à même de
respecter les valeurs de notre maison, sa tradition, et son désir de proposer à
ses clients des produits de qualité incomparable. En nous associant au groupe
LVMH, bâti autour d’un ensemble unique de maisons historiques, Loro Piana
bénéficiera de synergies exceptionnelles, tout en préservant son héritage
traditionnel. » Source : lvmh.com
Bernard Arnault président de LVMH a lui déclaré : « Loro Piana est une maison rare, rare par la qualité unique de ses produits, en particulier ses produits textiles en cachemire, et rare par ses racines familiales remontant à six générations. Je suis très heureux que Sergio et Pier Luigi Loro Piana estiment que notre groupe soit le mieux à même d’assurer l’avenir de la maison Loro Piana. Nous partageons en effet les mêmes valeurs, familiales et artisanales, un souci permanent de qualité, et je suis convaincu que notre groupe pourra apporter beaucoup pour le futur de Loro Piana qui possède un très grand potentiel. » Source : lvmh.com
5. Le Roi du Cachemire Loro Piana
Loro Piana est
une entreprise italienne fondée en 1924 par Pietro Loro Piana, spécialisée dans
le cachemire et les laines les plus rares comme le baby cachemire et la
vigogne, ce qui fait de lui le leader mondial dans ce domaine avec plus de 132
boutiques aux quatre coins du monde aujourd’hui.
Loro Piana exporte ses produits haut de gamme qui sont
fabriqués avec des matières nobles dans le monde entier. Et donc comme beaucoup
d’entreprises italiennes, Loro Piana est très présent sur les marchés
internationaux en particulier en Europe, aux Etats-Unis et en Chine.

Loro Piana était une entreprise très convoitée par les
groupes de luxe à cause de son savoir faire dans le domaine du tissage et de
ses produits de qualité irréprochables, mais aussi à cause de sa production qui
est contrôlée du début à la fin par l’entreprise elle-même.
Loro Piana est un exemple de réussite d’une entreprise
familiale avec un chiffre d'affaire de plus de 700 millions d'euros et c’est donc à la grande surprise de tous que la famille a annoncé
en 2013 qu’elle allait céder 80% de son capital au Géant du luxe français LVMH
pour 2 milliards d’euros. Sergio et Pier Luigi Loro Piana qui ont reprit les
rennes de l’entreprise gardent donc 20% du capital ainsi que le poste de
président qu’ils se partagent.
Bernard Arnault président de LVMH a lui déclaré : « Loro Piana est une maison rare, rare par la qualité unique de ses produits, en particulier ses produits textiles en cachemire, et rare par ses racines familiales remontant à six générations. Je suis très heureux que Sergio et Pier Luigi Loro Piana estiment que notre groupe soit le mieux à même d’assurer l’avenir de la maison Loro Piana. Nous partageons en effet les mêmes valeurs, familiales et artisanales, un souci permanent de qualité, et je suis convaincu que notre groupe pourra apporter beaucoup pour le futur de Loro Piana qui possède un très grand potentiel. » Source : lvmh.com
6. Le Jeune Créateur Marco de Vincenzo
Marco de Vincenzo est un jeune créateur de 36
ans diplômé de l’Institut Européen du design de Rome, un adepte de la marque
Fendi qui appartient à LVMH où il travaille depuis environ 10 ans et il s’est fait
remarqué à la Fashion Week de Milan en 2009 en présentant sa nouvelle
collection haute en couleur.
LVMH convoite énormément les
jeunes créateurs pour les promouvoir et leur donner la chance de se développer.
Et évidemment, pour tous ces jeunes qui sont l’avenir du luxe, il s’agit d’une
aubaine mais aussi d’une fierté, d’être convoité par le leader mondial dans le
domaine du luxe.
C’est donc en février 2014 que LVMH a annoncé
une joint-venture avec le créateur italien Marco de Vincenzo avec une
participation miauritaire, soit 45%. Cette acquisition n’est pas encore
finalisée mais elle est estimée entre 10 et 20 millions d’euros.
Gucci fondée à Florence en 1921 est la marque de luxe italienne de référence, c’est l’une des plus grandes marques de luxe au monde avec à son actif plus de 90 ans d’expérience dans le secteur du luxe. La marque propose des articles de goût et véhicule une image de qualité grâce au savoir faire de ses artisans italiens.
Elle est spécialisée dans la production de la maroquinerie, célèbre pour les matières de prestige qu’elle utilise, que ce soit le python, le chanvre ou encore le bambou qui est un des matériaux phare de la marque avec la naissance du fameux sac « Bambou » à la fin des années 40. Toutes les stars de l’époque veulent leur propre « Bambou » que ce soit Grace Kelly, Elisabeth Taylor ou encore Deborah Kerr. Cette pièce qui est un emblème de la marque a su se moderniser au fil du temps et donc, il se vend toujours très bien aujourd’hui. Gucci a su diversifier sa production dans le prêt à porter, les chaussures avec le célèbre mocassin et dans les accessoires. C’est en 1938 à Rome qu’ouvre la première boutique Gucci et à partir de ce moment la marque va connaître une formidable ascension pour arriver à s’étendre aux quatre coins du monde.
Egalement très convoitée par le leader mondial LVMH qui a lui aussi 34,4% des parts du Groupe italien, c’est en 1999 que Gucci va finalement se joindre à PPR qui va prendre une participation de 42% du capital pour un coût de 2,9 milliards de dollars à l'époque. Mais dans un article paru dans le Figaro le 22 Mai 2003, le président directeur général de PPR de l'époque, Serge Weinberg, a déclaré que le coût total de cet achat était de 7,1 milliards d'euros si l'on inclut le prix de revient des stocks. Cependant PPR laissera Gucci aux commandes en nommant quatre représentants sur un total de neuf au Conseil de surveillance du Gucci et cinq membres incluant le président seront des membres indépendants. Dans un communiqué de presse les deux groupes insistent sur le fait que PPR et Gucci « partagent la même vision de l'avenir du secteur du luxe. Elles reconnaissent la nécessité de préserver un équilibre entre la créativité et le management opérationnel. Elle ont en commun l'exigence de l'excellence, de la croissance des résultats et d'une création de valeur élevée pour l'actionnaire ». Source Factiva, 19 Mars 1999, Reuters – Les actualités en France.
Serge Weinberg, a affirmé que
cette alliance est une décision stratégique. Il a déclaré dans un communiqué de presse : « Contrairement
au projet de LVMH, qui vise simplement à intégrer Gucci au sein de sa division
luxe, notre objectif est de construire un grand groupe de luxe multimarques
compétiteur de LVMH et de Vendôme en capitalisant sur l'expérience réussie de Gucci,
car il y a de la place pour un nouveau grand du luxe ». Source Factiva, 13
Avril 1999, Reuters – Les actualités en France.
Les rachats par Kering, deuxième groupe de luxe mondial.
1. Gucci, La Marque Italienne de Référence


Egalement très convoitée par le leader mondial LVMH qui a lui aussi 34,4% des parts du Groupe italien, c’est en 1999 que Gucci va finalement se joindre à PPR qui va prendre une participation de 42% du capital pour un coût de 2,9 milliards de dollars à l'époque. Mais dans un article paru dans le Figaro le 22 Mai 2003, le président directeur général de PPR de l'époque, Serge Weinberg, a déclaré que le coût total de cet achat était de 7,1 milliards d'euros si l'on inclut le prix de revient des stocks. Cependant PPR laissera Gucci aux commandes en nommant quatre représentants sur un total de neuf au Conseil de surveillance du Gucci et cinq membres incluant le président seront des membres indépendants. Dans un communiqué de presse les deux groupes insistent sur le fait que PPR et Gucci « partagent la même vision de l'avenir du secteur du luxe. Elles reconnaissent la nécessité de préserver un équilibre entre la créativité et le management opérationnel. Elle ont en commun l'exigence de l'excellence, de la croissance des résultats et d'une création de valeur élevée pour l'actionnaire ». Source Factiva, 19 Mars 1999, Reuters – Les actualités en France.

En 2013 Gucci a réalisé environ 3,6 milliards de chiffre
d’affaire réparti par catégorie de produits : 58% pour la maroquinerie,
14% pour les chaussures, 11% pour le prêt à porter, 5% pour les montres, 2%
pour la joaillerie et 10% pour d’autres articles. Gucci possède 474 magasins
gérés en propre ainsi qu’environ 9415 collaborateurs.
Certes, le chiffre d’affaire de Kering en 2013 est un bon
chiffre cependant, il reflète une baisse des ventes de 2,1% alors que la marque
représente 65% du résultat opérationnel de Kering. Francois-Henri Pinault, président directeur général de Kering, s’est donc exprimé sur le sujet en disant
vouloir relancer la marque en y réintroduisant des produits phare.
En 2013 également, Gucci s'est offert Richard Ginori, un fabricant de porcelaine italien qui embauche 230 employés pour diversifier et développer sa production dans le domaine des arts de la table. La marque avait rencontré des difficultés financières en fin d'année 2012, elle n'a donc pas pu résister à l'offre alléchante de Gucci, soit 13 millions d'euros.
Au fil du temps Bottega Veneta reste un spécialiste en
matière de cuir, la façon dont il le travaille, avec une technique manuelle de
tissage spéciale dite « l’intrecciato » qui rend ses produits en maroquinerie
reconnaissables entre tous. La marque se diversifie dans la production de prêt
à porter, chaussures et accessoires mais la maroquinerie reste sa force. Le cabas Bottega Veneta est le best seller de la marque, il est
réinventé chaque année.
Le point faible de la marque par rapport aux autres marques de luxe est qu’elle n’a pas de logo, comme le LV pour Louis Vuitton, le GG de Gucci, les deux F renversés de Fendi etc. Ce manque d’un logo fait que la marque n’est pas « renommée » à l’internationale. Mais le manque de logo est un choix car la marque produit des articles de luxe de haute qualité, travaille le cuir avec beaucoup de soin et de savoir faire, mais la discrétion est la valeur principale de la Maison. Bottega Veneta a voulu montré qu’il est possible de produire des produits haut de gamme et avoir une certaine renomée tout en restant dans la discrétion et le raffinement.
Cependant la marque a rencontré quelques moments difficiles
dans les années 80-90, elle se fait donc rachetée en 2001 par Gucci qui est
déjà la propriété de PPR qui détient 42% de son capital. A partir de ce moment
là, la marque va reconnaître une certaine ascension. Gucci prend une
participation de 66,67% du capital pour un coût de 168,4 millions d’euros.
Gucci a racheté cette part majoritaire en ayant souscrit une augmentation de
capital de Bottega Veneta pour 103,3 millions d’euros et en ayant racheté des
actions de la marque des actionnaires actuels pour 65,1 millions d’euros, ce
qui fait que les actionnaires garderont eux, une participation de 33,33% de la
marque.
En 2013 également, Gucci s'est offert Richard Ginori, un fabricant de porcelaine italien qui embauche 230 employés pour diversifier et développer sa production dans le domaine des arts de la table. La marque avait rencontré des difficultés financières en fin d'année 2012, elle n'a donc pas pu résister à l'offre alléchante de Gucci, soit 13 millions d'euros.
2. La Discrétion et la Qualité par Bottega Veneta
Bottega Veneta est une marque italienne créée en 1962 par
Michele Taddei et Renzo Zengiaro. Leur spécialité est la maroquinerie et plus
particulièrement le cuir.

Le point faible de la marque par rapport aux autres marques de luxe est qu’elle n’a pas de logo, comme le LV pour Louis Vuitton, le GG de Gucci, les deux F renversés de Fendi etc. Ce manque d’un logo fait que la marque n’est pas « renommée » à l’internationale. Mais le manque de logo est un choix car la marque produit des articles de luxe de haute qualité, travaille le cuir avec beaucoup de soin et de savoir faire, mais la discrétion est la valeur principale de la Maison. Bottega Veneta a voulu montré qu’il est possible de produire des produits haut de gamme et avoir une certaine renomée tout en restant dans la discrétion et le raffinement.

En 2000, donc avant son rachat par Gucci, Bottega Veneta a
généré un chiffre d’affaire d’environ 50 millions d’euros. En 2013 son chiffre
d’affaire était d’environ 1 milliard d’euros, avec 86% de produits vendus en
maroquinerie.
En 2001, la marque gérait 12 magasins, dès son rachat elle
ouvre trois nouvelles boutiques à Paris, Londres et Milan, capitales de la
mode, et entre l’été 2002 et décembre 2003, il y a eu l’inauguration de 28
boutiques. Au fil de temps la marque a su s’imposer à l’international et on
arrive aujourd’hui à 221 magasins gérés en propre dans plus de 30 pays comme Tokyo ou
encore Mumbai, avec environ 2891 collaborateurs.
Cependant, le président directeur général de Kering François-Henri Pinault,
a récemment annoncé qu’en 2014, Bottega Veneta allait ralentir la cadence
d’ouvertures de boutiques pour préserver la qualité de ses produits et prêter plus attention au réseau déjà existant que la marque s’est construit années
après années.
3. Le Talon Aiguille par Sergio Rossi
Sergio Rossi crée sa marque en 1966 avec sa première boutique
à Bologne. Il est un des spécialistes et une référence mondiale dans le secteur
de la chaussure féminine de luxe en mettant au gout du jour le talon aiguille
pour embellir la silhouette féminine.
A partir des années 80 un certain nombre
de magasins vont ouvrir ce qui va lancer l’ascension de la marque. Sergio Rossi
collectionne des perles italiennes qui ont travaillé pour ou avec lui comme
Gianni Versace, Dolce & Gabbana ou encore Azzedine Alaia.

C’est en 1999 que le groupe de luxe Gucci, filiale du groupe
PPR, prend une participation de 70% au capital de Sergio Rossi qui a généré
cette année là un chiffre d’affaire de 372 millions de francs (57 millions
d’euros) et qui employait 370 personnes dans 25 magasins dont 13 gérés en
propre. Cet achat a couté à Gucci environ 96 millions de dollars (92,4 millions
d’euros). Il reste donc 30% à la famille Rossi. Cet achat est voulu par Rossi
car il a voulut assurer l’avenir de sa société et montrer son savoir faire à
l’international. A cette époque, Gucci développe un pôle luxe
multimarque et donc veut développer son secteur chaussures qui représente
déjà 14% de ses ventes.
Par la suite, PPR rachètera 100% des parts à Sergio Rossi en
2004 et c’est en 2005 que le groupe Gucci qui est donc une filiale du groupe
PPR, prend le contrôle définitif du chausseur italien qui avait fin 2004 45
magasins, soit le double par rapport à l’année 1999. «Monsieur Sergio Rossi et sa famille mettent fin à leur collaboration
avec la marque Sergio Rossi» indique un communiqué du Groupe Gucci. Source
Factiva, Les Echos, 4 novembre 2005.
En 2010, Sergio Rossi possédait 40 magasins gérés en propre
et était également présent dans plus de 30 boutiques franchisées.
En 2012 Sergio Rossi a généré un chiffre d’affaire de 70
millions d’euros pour 54 magasins gérés en propre et 30 en franchise.
Malgré une formidable croissance de la marque, Kering s’est
exprimé en 2013 sur le fait qu’il voulait vendre Sergio Rossi. L’affaire serait
entre les mains de la banque italienne Mediobanca qui aurait aussi pour mission
de lui trouver un acheteur. D’après le quotidien italien Il Solo 24 Ore ce sont la
famille royale du Quatar et Renzo Rosso, créateur de la marque Diesel, qui sont
cités.
En vue de ses produits pour le moins unique et la qualité de
ses tailleurs de prestiges, Brioni ouvre son propre institut de formation pour
former ses tailleurs en 4 ans.
La nouveauté avec le groupe PPR, Brioni se lancera dans le
développement des accessoires qui ne représentent que quelques pourcentages des
ventes, pour augmenter sa croissance. « L'objectif
est d'atteindre les deux chiffres, avec notamment les chaussures »,
estime le PDG de PPR. Source Factiva, Les Echos, 8 novembre 2011.
Les deux parties se sont exprimées concernant ce rachat, François-Henri Pinault, Président-Directeur général de PPR, a déclaré : « Brioni possède un savoir-faire artisanal de très haute qualité et est synonyme d'élégance masculine italienne. C'est la référence dans l'univers du prêt à porter et du sur-mesure masculin, et je suis très heureux qu'elle puisse rejoindre notre magnifique portefeuille de marques de luxe. Nous avons beaucoup d'ambition pour cette maison. Nous lui offrirons l'accès à nos plateformes d'expertise et de compétence afin de lui permettre, tout en préservant son identité, d'écrire une nouvelle page de son histoire. » Source Factiva, Hugin Press Release, 8 novembre 2011.
4. Brioni, l'Elégance Masculine
Fondée en 1945 à Rome par le tailleur Nazareno Fonticoli et
l’entrepreneur Gaetano Savini, la marque Brioni est un symbole de la Dolce Vita
et de l'élégance masculine à l'italienne. Elle s’est rapidement faite une place
sur la scène internationale grâce à la créativité et au professionnalisme de
ses deux créateurs. C’est une innovation à cette époque dans le monde du luxe,
des lignes masculines présentées aux défilés.

C’est désormais le groupe de luxe français PPR qui habille
les plus grandes stars de cinéma et entres autres Barack Obama, puisqu’en
novembre 2011, le groupe PPR a enfin annoncé le rachat de 100% du capital du
roi du tailleur qu'il convoitait depuis plusieurs mois, soit depuis le début de
l’année. Le rachat sera finalisé en janvier 2012. PPR permettra à Brioni d'accélérer
son développement et d'accroître sa rentabilité.
Avec cette acquisition, PPR suit sa stratégie qui est de se
concentrer et de continuer à développer son pôle luxe aux cotés de Gucci,
Bottega Veneta, Balenciaga etc, mais également de développer sa ligne
masculine. François-Henri Pinault s’est exprimé sur le fait que « Le marché mondial de l'habillement masculin de luxe est estimé
par le cabinet Altagamma à 24 milliards d'euros pour 2011, avec une progression
de 9 % » pour mettre l’accent sur la capacité de developpement de
Brioni.
Selon François-Henri Pinault, président de PPR, il s’agit d’une
acquisition de taille moyenne à un prix convenable, un montant inférieur à 350
millions d’euros.
François Arpels, directeur général chargé du secteur mode et
luxe de la banque d'affaires Bryan Garnier a commenté : "Racheter Brioni est une très bonne opération pour PPR. L'actif est magnifique, c'est l'un des plus
jolis noms dans le monde du tailleur masculin, avec un très grand
savoir-faire". Source Factiva, Agence France Presse, 8 novembre 2011.
En 2010, Brioni réalise un chiffre d'affaire de 170 millions
d'euros. La griffe dispose de ses propres ateliers, dont le principal est situé
à Penne dans les Abruzzes, la marque emploie 1.800 salariés et est distribuée
dans 74 boutiques, dont 32 en propre, ainsi que via un réseau de points de
vente international en Europe, en Amérique et elle est également en train de
s’implanter en Asie, et PPR compte bien continuer sur cette voie avec Brioni, c’est
à dire conquérir le marché asiatique qui est très porté sur le luxe masculin,
qui représente 23% de l’activité de Brioni au moment du rachat.

Les deux parties se sont exprimées concernant ce rachat, François-Henri Pinault, Président-Directeur général de PPR, a déclaré : « Brioni possède un savoir-faire artisanal de très haute qualité et est synonyme d'élégance masculine italienne. C'est la référence dans l'univers du prêt à porter et du sur-mesure masculin, et je suis très heureux qu'elle puisse rejoindre notre magnifique portefeuille de marques de luxe. Nous avons beaucoup d'ambition pour cette maison. Nous lui offrirons l'accès à nos plateformes d'expertise et de compétence afin de lui permettre, tout en préservant son identité, d'écrire une nouvelle page de son histoire. » Source Factiva, Hugin Press Release, 8 novembre 2011.
Le directeur général de Brioni a quant à lui déclaré : « Rejoindre le groupe PPR est une
grande chance pour Brioni car
nous allons profiter de la force de ce Groupe. C'est le partenaire idéal pour
conduire notre Maison vers une nouvelle étape de son développement tout en
perpétuant son savoir-faire unique et en restant fidèle à ses valeurs
d'élégance et de raffinement intemporels. » Source Factiva, Hugin
Press Release, 8 novembre 2011.
Aujourd’hui, Brioni possède 77 magasins ainsi que 500 points
de vente dans le monde entier.
5. La Créativité du Joaillier Pomellato
Pomellato
a été fondé à Milan en 1967 par Pino Rabolini, un créateur étonnant et plein de
talent qui veut diversifier le monde de la joaillerie. Pour ce faire, Pino
Rabolini mise tout sur la couleur et sur les pierres précieuses comme la
tourmaline, le quartz rose ou encore l’aigue marine, la forme extraordinaire de
ses bijoux, ainsi que sur le prêt à porter qu’il introduit dans ses
collections. Les bijoux sont faits main par des orfèvres qui véhiculent
l’esprit de la marque à travers leurs créations.
Le
Groupe Pomellato possède 2 marques : Pomellato, spécialiste de la joaillerie,
et Dodo qui est une marque plus accessible de bijoux personnalisés. Pomellato possède
45 magasins et Dodo en a 41, à cela s’ajoute les 600 points de vente du monde
entier. Le Groupe qui emploi 585 personnes.

Pomellato
n’est pas une simple marque de bijoux comme les autres, elle possède une forte
identité personnelle, son propre style, des noms insolites comme la collection
Pom Pom qui rassemble des pièces originales et des pierres uniques, qui a été
créée pour les 40 ans de la marque. La créativité est le secret de la réussite
de la Maison.
Aujourd’hui
Pomellato est le 4ème joaillier en Europe avec un chiffre d’affaire
de 146 millions d’euros en 2012 ainsi que l’une des grandes griffes à
l’international.
Pomellato
est le dernier rachat en date de Kering. C’est en avril 2013 que la proposition
du rachat se fait mais ce n’est qu’en juillet 2013 qu’il sera finalisé après
que les autorités de la concurrence aient donné leur consentement. Kering prend
une participation majoritaire dans le capital de la marque mais aucun pourcentage
exact n’a été donné.
Le
Groupe Kering a vu l’opportunité de renforcer son portefeuille de marques de
luxe, en particulier renforcer son secteur de la joaillerie.
Comme
beaucoup d’autres entreprises italiennes, Pomellato a vu l’opportunité de
pouvoir se développer encore plus et avec de meilleures conditions mises à
disposition à l’international.
François-Henri Pinault, président de Kering, et Andrea Morante, directeur général de
Pomellato, se sont exprimés sur ce rachat.
François-Henri Pinault a déclaré : « Emblématiques de la
joaillerie italienne, Pomellato et Dodo figurent parmi les marques les plus
raffinées et les plus innovantes au monde. Je me réjouis donc que le groupe
Pomellato rejoigne notre portefeuille de marques de luxe. Nous avons de grandes
ambitions pour la société et lui donnerons accès à notre expertise et à notre
savoir-faire pour lui permettre de poursuivre son expansion internationale tout
en préservant les valeurs qui sont au coeur de son identité italienne. » Source Factiva, Thomson Reuters, 24 avril 2013.
Andrea Morante a déclaré : « Acquérir une dimension
mondiale est maintenant une nécessité impérative pour Pomellato et Dodo. Nous
avons donc longuement étudié les différents choix stratégiques qui s'offraient
à nous et sommes arrivés à la conclusion que rejoindre Kering était de loin la
meilleure option. C'est d'abord la chance d'intégrer l'un des fleurons du luxe
international ; mais aussi l'opportunité unique de pérenniser et de développer
à l'échelle mondiale les succès de Pomellato et Dodo. » Source Factiva, Thomson Reuters, 24 avril
2013
Le pôle luxe de Kering, en ne comptant pas Gucci ni Bottega Veneta, a fait environ 1,3 milliards de chiffre d'affaire en 2013. Dans ce chiffre nous retrouvons les marques Sergio Rossi, Brioni et Pomellato.
Le pôle luxe de Kering, en ne comptant pas Gucci ni Bottega Veneta, a fait environ 1,3 milliards de chiffre d'affaire en 2013. Dans ce chiffre nous retrouvons les marques Sergio Rossi, Brioni et Pomellato.